Pourquoi un combat syndicaliste révolutionnaire et anarcho-syndicaliste ?

Publié le par CNT Supérieur Recherche 87

On pourrait se demander pourquoi, entre toutes les forces voulant opérer une transformation sociale de manière socialiste (au sens large), organisations à grandes ou petites échelles, groupuscules... nous avons fait le choix d'un courant révolutionnaire bien spécifique.

Pourquoi le syndicalisme révolutionnaire et l'anarchosyndicalisme ?

Parce que la lutte revendicative passe par le syndicat qui est l'émanation directe de la volonté collective, la matérialisation de la revendication des travailleurs/euses, il est un outil au service de la pratique de terrain. Parce que nous préconisons la participation active au syndicalisme qui correspond à une certaine pratique de masse et de classe des travailleurs-euses, car le syndicat (tel qu'il a été conçu lors de sa concrétisation avec la CGT) développe une démocratie authentique: le fédéralisme,  l'auto-organisation des luttes, l'entraide mutuelle, la solidarité, l'action interprofessionnelle, l'altruisme et une finalité de transformation autogestionnaire de la société.
Nous, syndicalistes révolutionnaires, refusons la division du travail social-démocrate: d'un côté le parti (toutes tendances confondues) qui s'accapare le monopole de toutes les questions de société, et de l'autre, le syndicat qui devrait être cantonné aux revendications immédiates dans l’entreprise.
Le syndicat est à la fois l'organisation basée sur l'urgence, la résistance, qui lutte pour l'amélioration des conditions de vie et de travail immédiates:

 

Qu’est-ce qui a fait l’intérêt des services publics ?

Une nationalisation dirigée par des technocrates ou le contrôle ouvrier imposé par des syndicats de classe puissants?

 


Qu’est-ce qui a fait la force de la sécurité sociale en France?

Sa tutelle «publique» ou le salaire socialisé défendu par des confédérations syndicales de combat?

 


Qu’est-ce qui a fait la force de la sociabilité de la classe?

Des associations financées par les collectivités territoriales ou l’investissement des militants syndicaux dans des organisations ouvrières d’entraide?

 


Qu’est-ce qui a fait la force du mouvement ouvrier?

Des partis gérant une multitude d’institutions bourgeoises ou des confédérations autrefois organisées à partir des syndicats d’industrie et des Unions Locales ?

 


Qui a obtenu les acquis sociaux de la classe salariale?

Des campagnes électorales ou les luttes interprofessionnelles lancées par les organisations syndicales?


Le syndicat de type syndicalisme révolutionnaire est aussi l'organisation de transformation sociale et révolutionnaire.
Pour nous, l’organisation syndicale doit être porteuse de sa propre stratégie politique de transformation de la société, élaborée en toute indépendance car elle est l'organisation légitime et historique de la classe ouvrière.

Cette indépendance est basée sur l'appartenance de classe et de lutte pour construire un véritable raport de force et mettre à bas le capitalisme reproduisant les schémas historiques de dominations politiques, économiques et culturelles. Les classes sociales sont déterminées, dans la production, par leur place dans les rapports de pouvoir (qu’il s’agisse de la production des biens matériels, des marchandises, des équipements, ou de la production des services) et que cette production s’effectue dans le secteur privé ou dans le secteur public.
Par luttes de classe, nous entendons donc les luttes menées dans les entreprises ou concernant le travail, le chômage, la précarité, et les luttes menées dans le reste de la société, lorsqu’elles mettent en jeu les antagonismes de classe.

- Par classe capitaliste nous entendons l’ensemble des catégories qui se trouvent aux postes de commande dans la production et dans la société, et qui décident de la répartition de la plus-value.
- Par "prolétariat", nous entendons l’ensemble des groupes sociaux sans pouvoir réel de décision sur la production, et contraints à vendre leur force de travail sous la forme du salariat. Il est composé à sa base par les travailleurs manuels, ouvriers et employés. Avec à leurs côtés des travailleurs intellectuels dominés et exploités: techniciens, enseignants…

Le syndicat est bien entendu l'organisation la plus à même d'agir sur tous les fronts de l'exploitation et l'oppression qu'elles soient économiques, politiques ou moralisatrices/symboliques ce pourquoi la CNT mène un combat radical contre le sexisme, le fascisme, le racisme, l'impérialisme, le capitalisme, la xénophobie...
A la société capitaliste et à la démocratie parlementaire nous voulons opposer un communisme libertaire et une démocratie directe de modèle syndicaliste.

-«Communisme»: une société fondée sur la mise en commun des moyens de production, sans appropriation privée ou privative, centralisée, c’est-à-dire sans classe et sans État.
-«Libertaire»: une société qui a pour objectif et pour condition l’émancipation de la société, des travailleurs-euses et des individus, qui passe par l’égalité économique et la démocratie de bas en haut de la production et de toute la société.

Publié dans Théorie et histoire

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