Plus loin que l'école... Vers l'autogestion

Publié le par CNT Supérieur Recherche 87

Article du dernier N'autre école n°26 été 2010 (revue de la CNT éducation) sur le dossier "Qu'elle démocratie à l'école ?", il fait écho à notre article sur les coopératives.

Revue et numéros disponibles à Limoges dans les syndicats CNT, contactez-nous.

 

Cet article parle du Syndicat Unifié du Bâtiment - Région Parisienne (SUB-CNT) qui a mis en projet récement la création d'une Scop, en attente d'un réseau de Scop.

Outre le fait que les camarades du bâtiment assument et animent déjà des projets d'ateliers et chantiers populaires en région parisienne depuis quelques années, la Scop "La Belle Equipe" (2010) annonce un retour aux valeurs originelles du syndicalisme révolutionnaires où le syndicat s'affirme être seule organisation légitime de la classe ouvrière dans sa capacité d elutte et de revendication au quotidien et organisation et formation en vu de la Révolution sociale et gestion future de la société, le seul outil de la transformation sociale réelle pouvant maintenir l'autonomie ouvrière en pratique, garantissant ainsi la démocratie directe et garantir la culture prolétarienne.

 

Scop, une révolution juridique et un statut révolutionnaire.

Une analyse des échecs et de l'avenir possible du coopératisme ouvrier et de l'autogestion économique et syndicale.

 

Dérives et Transformations possibles

Scop (1): c'est sans doute le statut le plus original et le plus prometteur de tous les statuts coopératifs puisqu'il associe les travailleurs-euses qui restent majoritaires et décisionnaires, alors que d'autres systèmes coopératifs se contentent de créer des chartes sociales de travail comme c'est le cas pour le réseau Bloccop (2).

Bien que le principe soit le même pour tous les réseaux de l'économie sociale, c'est à dire une personne = 1 voix, il ne s'applique que pour les associés coopérateurs. Ce qui explique que les travailleurs-euses qui ne sont pas associé-e-s peuvent être en conflit avec une Scop, de même que des coopérateurs de base, -exclus du système démocratique-, peuvent être en conflit au sein de leur propre Scop.

 

Dérive et dégénérescence de l'autogestion

L'histoire de la Scop AOIP (3) est révélatrice de la perte de culture coopérativiste par le monde ouvrier et le syndicalisme: elle devient peu à peu la coopérative des cadres dirigeants coopérateurs jusqu'à sa mort en 1986. Elle connaîtra en 1968 son conflit le plus fort et sa deuxième occupation ouvrière (qui restera sans suites) après la création de l'entreprise elle-même en 1884. On peut se demander ce qui a empéché en 1948, la section CNT, puis en 1968, suite à l'occupation, la section CFDT autogestionnaire de reprendre cette Scop.

De nombreuses raisons se télescopent: division syndicale forte, manque d'intéret pour 'lautogestion, manque d'organisation et de maitrise des questions juridiques, recrutement des coopérateurs, etc.

 

La mutilation ouvrière

La domination des cadres dans la majorité des coopératives s'explique par l'indifférence et parfois le rejet du monde ouvrier de cette culture. La faute a qui ? Aux Scop ? A la sociologie ? Au capitalisme ? A Marx ? A Jules Guesdes ? Oui, mais pas seulement: le plus imbécile des mots d'ordre syndicaux fut d'avoir demandé pendant un siècle entier à la classe ouvrière de se détourner des coopératives, ce qui revenu à lui demander de se priver de son proejt d'émancipation économique.

Cependant, même si les pratiques des Scop sont rarement coopératives ou Autogestionnaires, les prncipes juridiques eux restent autogestionnaires. Mais faute d'avoir saisi la main tendue de la Confédération Générale des Scop, le syndiclaisme français a sans doute fair la plus grossière erreur de son histoire.

Néanmoins, malgrè la dictature capitaliste, le réseau des Scop compte 35 reprises par an depuis 2007.

 

Le térrain des luttes sociales

L'association ouvrière était à l'origine le fond commun des champs fondamentaux de résistance au capitalisme: syndicat et coopérative d eproduction. Il ne peut y avoir de révolution coopérative sans syndiclaisme, comme il ne peut y avoir de révolution syndicale sans coopératives. C'est ce qu'a démontré la révolution libertaire espagnole. En s'appuyant sur ces deux outils d'émancipation complémentaires, le peuple espagnol s'est engagé, dès 1936, à la fois dans le syndicats et les collectivités et les reprises d'entreprises, pour commencer à construire une nouvelle société économique et sociale.

Aujourd'hui, face aux rachats par les cadres, aux plans sociaux, pourquoi devrions-nous ignorer les Scop et leurs statuts qui permettent de révoquer les dirigeants et de choisir les mandatés ?

 

Un espoir

Le Syndicat Unifié du Bâtiment (CNT-BTP) renverse aujourd'hui la logique stratégique de champs d'émancipation ignorés et séparés, en se plaçant comme coopérateur tiers (4) dans la structure coopérative "La Belle Equipe" crée en 2010, pour répondre à un cas de licenciement. Ce syndciat se positionne comme un syndicat coopérateur, porteur à la fois de projet économique et de luttes sociales.

 

(1) Artcile sur els Scop: Wikipedia, "société coopérative de production", voir aussi Confédération Générale des Scop) et www.cnt-f.org/coopératives (commission coopératives CNT)

 

(2) BIOCCOP est une coopérative de consommation et de distribution basée sur l'alimentation biologique et éthique. Les salariés ne sont pas associés aux décisions: ils restent donc légalement subordonnées à la structure, aux associés et aux dirigeants. A l'inverse, les Scop ont pour vocation d'associer les travailleurs-euses qui ne sont pas subordonnés que dans le travail et ont un pouvoir à égalité avec les dirigeants qu'ils peuvent révoquer lors des AG souveraines.

 

(3) Association Ouvrière des Instruments de Précision.

 

(4) Coopérateur tiers: pour répondre aux besoins de financement, une Scop peut associer des structures extérieures qui ne remettent pas pour autant en cause le collège des travailleurs-euses qui reste majoritaire et garde 65% des votes. Le SUB est le coopérateur tiers de la Scop "La Belle Equipe"

 

(Alban Croutte, membre de la commission "reprise en coopérative" et de la commission "coopératives-syndicales" CNT)

 

 

Le SUB-CNT se donne deux ans pour accompagner "La Belle Equipe" vers l'autonomie. Mais si tout se passe bien, il devrait, dès l'année prochaine, pouvoir alléger son soutien.

Au-delà, le syndicat reste porteur d'un projet de création d'une coopérative de consommation, agissant sur les questions de décroissance, d'équilibre alimentaire et d'échanges; d'un projet de coopérative d'habitants axé sur les approches en auto-conception, auto-consruction, autogestion pouvant associer des esapces dédiés à la petite enfance ou à l'hébergement d'urgence...

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