Critique de l'ethno-différencialisme

Publié le par CNT Supérieur Recherche 87

Ethno-différencialisme, communautarisme identitaire
et néo-racisme :

(Article du SCALP87)

Dans l’élan des analyses sur ces nouvelles mouvances de l’extrême-droite ou « Nouvelle Droite » : nationalistes-révolutionnaires, national-européens, social-nationaux, identitaires…nous nous arrêtons quelques instants sur leur mot d’ordre passe-partout, l’ethno-différencialisme.

Il est important pour nous de connaître au mieux nos ennemis afin de pouvoir mieux les combattre, il est également important de donner, faire tourner ces analyses à la population, à toute personne intéressée et soucieuse d’autrui, qu’elle se prépare à riposter face à ces organisations, qu’elle ait la connaissance de ce danger communautariste qui guette.

 

Ainsi la tendance en ce moment dans l’extrême-droite est à la culture et à l’ethno-différencialisme, sûrement ont-ils compris que la politique était autre chose que les « ratonnades », les lynchages, les tabassages de personnes métisses, de SDF, d’homosexuels…

Nous avons donc à faire à une nouvelle génération plus apte au discours structuré et plus ou moins réfléchi sur ce qui nous entoure, un militantisme plus dangereux car plus organisé, plus intellectuel, avec un visage plus social et plus « humain ».

 

Comme le dit l’ancien leader des Jeunesses Nationalistes Révolutionnaire (groupuscule néo-nazi et national-révolutionnaire ultra violent et raciste qui exista dans les années 80 à Paris) Serge Ayoub allias « Batskin » : « je ne suis pas raciste, je suis ethno-différencialiste », cette phrase peut être entendue dorénavant un peu partout dans les organisations à perspectives racistes et xénophobes.

Qu’est-ce donc l’ethno-différencialisme ?

 

L’ethno-différencialisme est un concept théorisé comme antithèse de l’universalisme, il prône la reconnaissance de l’héritage culturel propre à chaque peuple/ethnie par les institutions politiques, il a pour but de rendre systématique le « droit à la différence », de théoriser et d’identifier chaque ethnie « éthniquement pures ».

Pour les ethno-differencialistes la ségrégation est de fait géographique par l’histoire des différentes cultures et civilisations à travers le monde. D’après les partisans de ce concept ils défendent juste le respect des différences collectives, ce qui bien sur est difficilement assimilable au racisme, au racialisme ou à une théorie de supériorité d’une ethnie par rapport à une autre.

Cependant il met en évidence la concurrence ethnique par le retrait des peuples sur eux-mêmes et le communautarisme laissant présager à court ou long terme une situation conflictuelle par recherche de pureté des racines ou d’extermination ethnique dans cette même optique ce que Alain Soral, proche de Dieudonné et du FN veut faire en mettant les bases d’un « conflit racial » importé tout droit des nazis américains

Cette démarche peut conduire à une sacralisation de la différence interdisant tout mélange (« néo-racisme différencialiste »)…c’est ainsi que nous retrouvons des éthno-différencialistes de toutes couleurs, venant d’un peu partout comme Kemi Seba (suprémaciste noir), président du Mouvement des Damnés de l’Impérialisme qui s’allie avec l’extrême-droite et des mouvements néo-nazis comme la Droite Socialiste (récement transformée en Parti Solidaire Français) pratiquants la « chasse aux basanés » dans le métro… au même titre que « la France aux Français » voilà « l’Afrique aux Africains » ( voir le texte extrait du Forum social des quartiers populaires).

A noter que ces mouvements ethno-différencialistes sont pour la plupart composés de militants racistes, nationalistes, nazis, identitaires et profondément antisémites ce qui bien sur fait tomber la théorie, leur théorie, du «respect inter-ethnique et du respect mutuel de la différence à travers le monde».

 

L’ethno-différencialisme n’est donc qu’un masque, un pretexte pour approcher certaines sphères politiques et culturelles afin de gangrener celles-ci (notamment l’approche vers les quartiers populaires/cités) et s’incruster partout dans notre société, c’est bien dans la continuité volontaire de se rapprocher le plus possible du peuple pour mieux l’amadouer et mieux s’en servir au moment opportun.

L’ethno-différencialisme n’est non pas un racisme biologique mais bien culturel, où les cultures seraient mises en danger par le métissage.

 

Les militants antifascistes et anticapitalistes que nous sommes ne sont pas là pour imposer un universalisme mais bien pour combattre à tout prix les dérives exacerbées que peut faire intervenir l’éthno-différencialisme, nous sommes pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes mais dans un cadre social, de communication et de partage tant des richesses matérielles que culturelles, ce pourquoi nous sommes internationalistes, ce pourquoi nous défendons les combats contre l’impérialisme, les combats amérindiens du nord et du sud comme les peuples du Chiapas (Mexique) en lutte, la paix au Proche-Orient, pour l’arrêt des conflits ethniques, pour l’amitié entre les peuples, l’entraide internationale des peuples contre leurs affameurs, les oppresseurs, les classes dirigeantes, la loi de l’argent.

 

TOUT POUR TOUS, SOLIDARITE !

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